Les agriculteurs, notamment en province de Luxembourg, on n’en parle jamais et, pourtant, ils exercent un métier très pénible.
On le sait, toutes les plus grandes civilisations ont reposé sur l’agriculture car elle seule permet la survie et le développement de la communauté, et de ses ressources.
Un soldat qui n’a pas de pain ne peut pas combattre, un avocat qui n’a rien à boire ne peut pas parler, et un ouvrier qui n’a pas de viande ne peut pas travailler.
Les politiciens et les ministres, c’est différent car ils se nourrissent d’argent et ne font que du vent, mais pas assez pour fournir de l’énergie ou des ressources, contrairement aux éoliennes.
Ces gens passent leur temps à retourner leur vestes : ils sont comme le sable, rien d’utile pour la communauté ne peut y pousser, on ne peut rien y bâtir et les pires menaces s’y cachent.
D’autres se plaignent de leurs chaussures de sortie trop serrées, du matériel lourd, du bruit, des gens qu’on ne veut pas voir, et des trajets à faire vers des environnements où on n’aime pas aller.
Mais on ne pense jamais aux agriculteurs, qui se lèvent avant le soleil et qui se couchent longtemps après lui.
On se dit toujours « c’est beau la ferme, on voit des chiens, on voit des filles, on voit des vaches, on voit des poules, il y a un tracteur… ».
C’est joli, c’est les repas de la campagne, l’air pagne de la campure, les citadins qui font des procès à des coqs, et c…
Bon bah, bientôt les procès seront faits aux cochons parce que le lisier ne sent pas bon, ou aux poules parce qu’elles font des œufs.
On ne pense jamais que l’agriculture, c’est un apprentissage de chaque seconde, de chaque minute; une véritable servitude !
Il y faut un oeil porté sur tout, de la débrouillardise exacerbée, une charge de travail pas possible, une force de réflexion énorme et des capacités organisationnelles hors du commun.
Si vos terres sont grandes, il vous faut un très grand savoir encyclopédique, et un savoir expérimental, et un savoir traditionnel réels.
On a peut-être appris d’où vient le maïs mais il faut savoir quand et comment le planter dans la terre dont on dispose, ainsi que quand il fait comme ça, ça aura telle conséquence .
Les agriculteurs de la province du Luxembourg sont des docteurs en campagne, ils ont toujours les pieds dans la boue, ils restent des heures sous la pluie, à porter de lourdes charges, sans beaucoup dormir.
Les éleveurs aimeraient avoir les pieds dans la myrthe en longueur de journée, mais elle ne pousse pas ici, donc ils ont les pieds dans autre chose, par tous les temps, connaissent toutes leurs bestioles, leurs dossier médical global, leurs histoires d’amour, et le moindre détail des soins à leur apporter.
Les agriculteurs de la province de Luxembourg sont le plus souvent coincé dans l’humidité, ce qui leur donne des rhumatismes, ou au soleil, ce qui leur donne des coups de soleil.
On rigole quand on les voit boire un coup à la Foire agricole de Libramont mais quelles autres occasions ont-ils réellement de se lâcher ? Enfin… de se lâcher…à moitié…
En effet, contrairement à beaucoup d’entre nous, le lendemain, geule de bois ou non, rhume ou pas, lumbago ou non, les vaches ne vont pas se traire toutes seules, et la moissonneuse ne fonctionne pas encore sur une Intelligence Artificielle.
il y a pas vraiment de formation pour être agriculteur, on peut faire les études appropriées, quand on en a les moyens, mais seules l’expérience de terrain et la persévérance comptent vraiment, soit parce que c’est un choix délibéré, soit parce qu’on a pas eu le choix du tout.
On a appris le travail quand on était petit avec Papy, Papa et Maman pour des raisons familiales, ou on reprend la ferme mais, dans ce cas-là, il vaut mieux avoir suivi ce que Papa disait quand on était jeune.
Nos agriculteurs de la province de Luxembourg ne sont pas aidés en Europe !
Franchement, c’est honteux !
Quand on pense que ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent, on devrait avoir honte de la manière dont on les traite et de faire venir du lait de Nouvelle-Zélande ou des vaches d’Uruguay…c’est à se demander à quoi pensent les Ministres des relations internationales, du commerce et de l’agriculture !
Ce qui me sidère le plus, c’est que les agriculteurs sont des G. I. Joe et des MacGyver parce qu’ils manquent toujours de tout !
Ils sont toujours très loin de tout quand un problème survient et ils arrivent toujours à s’en sortir parce qu’ils doivent bien : ils ont pas le choix et ils doivent se débrouiller pour trouver une solution, remplacer une pièce ou apprendre à réparer un moteur.
Les agriculteurs ont toujours besoin de nombreux engins différents pour faire les moissons : la moissonneuse, la balloteuse, de l’agro-truc, du bio-machin qu’ils doivent apprendre à conduire tout seul pendant des heures pas possible.
En province de Luxembourg, avant même l’arrivée des Romains en -57, les Trévires avaient inventé une moissonneuse ultra-moderne, le Vallus, aussi appelé la « Moissonneuse des Trévires », dont on peut voire la représentation au Musée Gaumais sur un bas-relief découvert à Montauban-Buzenol, près de Virton.
On les voit parfois, la nuit au milieu des champs, avec leur tracteur en train de terminer leurs sillons ou leurs ballots.
Il y a pas d’école pour ça non plus, donc aucun droit à l’erreur ou presque… c’est vraiment l’école de la vie : il faut savoir tout faire, c’est mieux que des para-commandos.
On en veut beaucoup aux grandes surfaces de vendre des produits étrangers mais, au final, c’est surtout la faute du Ministère de l’Agriculture si elles sont autorisées à le faire et si nos produits locaux ne sont pas mis en valeur, non ?
Comme on le sait, « ministre » vient du Latin « minister’ et signifie « serviteur de… » donc, au final, si nos agriculteurs se sentent lésés, c’est au chef de leur Ministère de l’Agriculture, leur « serviteur de l’Agriculture » qu’ils devraient s’en prendre…
Quant à tous les citoyens dont la vie a été impactée par tous ces mouvements de grèves, ils devraient s’en rappeler pendant les élections, et éviter que de mauvais serviteurs ne fassent plus de mal encore dans d’autres ministères.
Je voulais rendre hommage à nos agriculteurs de la province de Luxembourg aujourd’hui : franchement, Mesdames et Messieurs, bravo ! Bravo ! Et merci !
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