LA COURSE A LA PALME D’OR DEBUTE DEMAIN
Vingt-deux films concourront pour la Palme d’or 2024. Qui succédera à Justine Triet ? En attendant le verdict prévu le samedi 25 mai, zoom sur les films en compétition. A Cannes, Thibaut Demeyer.
« Megalopolis » de Francis Ford Coppola
A 85 ans, Francis Ford Coppola revient en compétition après sa double Palme d’or (« Conversations secrètes » et « Apocalypse Now ») avec une œuvre qui va faire parler d’elle. Il s’agit de « Megalopolis » dont le budget a atteint les 100 millions de dollars. Certainement le film le plus attendu de la compétition, « Megalopolis » avec Adam Driver tourne autour de la destruction et reconstruction d’une mégapole.
« Emilia Perez » de Jacques Audiard
Palme d’or en 2015 avec « Deepan », Jacques Audiard nous propose un polar/comédie musicale sur fond de narcotrafic au Mexique avec, entre autres, Selena Gomez.
« L’amour ouf » de Gilles Lellouche
Second film français en compétition. Après « Le Grand Bain », Gilles Lellouche, qui n’a rien à voir avec Claude Lelouch, goûte à la compétition avec une histoire d’amour d’un couple insubmersible qui se rencontre au lycée. Au générique se trouvent Adèle Exarchopoulos et François Civil.
« Les Linceuls » de David Cronenberg
Habitué à la compétition cannoise sans jamais avoir décroché de récompense suprême, David Cronenberg a inventé un système permettant aux vivants de se connecter à leurs disparus dans un film sur la perte des êtres chers, avec Vincent Cassel et Diane Kruger.
« Marcello Mio » de Christophe Honoré
Le réalisateur de « Chambre 212 » rend hommage à Marcello Mastroianni, qui aurait eu 100 ans cette année, par le biais de sa fille Chiara et de sa mère Catherine Deneuve mais aussi par Benjamin Biolay et Melvil Poupaud.
« The Apprentice » d’Ali Abbasi
Le réalisateur danois d’origine iranienne se penche sur les jeunes années de Donald Trump, bâtissant un empire immobilier dans les années 70-80.
« Motel Destino » de Karim Aïnouz
Le réalisateur brésilien, après avoir présenté l’année dernière en compétition « Le jeu de la Reine », revient avec « une comédie sexuelle » centrée sur le désir.
« Bird » d’Andrea Arnold
Quatrième participation de la réalisatrice britannique à Cannes après avoir remporté à trois reprises le prix du jury avec « Red Road » en 2006, « Fish Tank » en 2009 et « American Honey » en 2016. Peut-être que 2024 lui portera bonheur et qu’elle décrochera la Palme d’or 2024 grâce à « Bird » porté par le duo Barry Keoghan et Franz Rogowki ?
« Anora » de Sean Baker
Représentant du cinéma indépendant, le réalisateur américain de « The Florida Project » va tenter de séduire le jury avec cette histoire d’une travailleuse du sexe entre New York et Las Vegas.
« The substance » de Coralie Fargeat
Après « Revenge » en 2018, la réalisatrice française foulera le tapis rouge en compagnie de Demi Moore pour un film gore avec, parait-il, beaucoup de sang. Il va encore y avoir des évanouissements dans la grande salle Louis Lumière.
« Grand tour » de Miguel Gomes
Le réalisateur portugais Miguel Gomes fait son entrée en sélection officielle et nous présente un fonctionnaire britannique installé en Birmanie en 1917, délaissant ainsi sa fiancée pour partir faire un grand tour de l’Asie.
« Caught by the tides » de Jia Zhang-Ke
Cinq ans après « Les Eternels », le maître chinois revient sur la Croisette pour nous livrer une épopée filmique inédite qui traverse tous ses films et 25 ans d’histoire de son pays en pleine mutation. Au générique, on retrouve à la fois sa muse et son épouse Zhao Tao.
Festival de Cannes 2024 : Cannes se prépare – Les Marches attendent le tapis rouge et la Police est en pleine répétition (c) Brigitte lepage
« All we imagine as light » de Payal Kapadia
La réalisatrice Payal Kapadia va défendre les couleurs de son pays, l’Inde. A travers son film, elle met en exergue les désirs de deux femmes en Inde dont une infirmière de Bombay empêtrée dans un mariage arrangé.
« Kind of Kindness » de Yorgos Lanthimos
Auréolée d’un deuxième Oscar pour « Pauvres créatures », Emma Stone sera présente sur le tapis rouge aux côtés du réalisateur grec Yorgos Lanthimos. Dans ce film, elle incarne une femme revenant pas tout à fait la même d’une disparition en mer. Pour Yorgos Lanthimos, ce sera sa quatrième participation au Festival de Cannes et à chaque fois, lauréat. La Palme d’or 2024 sera-t-elle pour lui ? Réponse le 25 mai.
« Diamant brut » d’Agathe Riedinger
Être en compétition officielle dès un premier film, ce n’est pas courant et c’est déjà une belle réussite en soi. Certes, la réalisatrice française n’est pas un cas isolé. Souvenez-vous, en 1989, Steven Soderbergh présentait son premier long métrage « Sexe, Lies and Vidéotape » et décrochait la Palme d’or. Voyons si Agathe Riedinger, avec un thème d’actualité, racontant les rêves et utopies d’une adolescente de Fréjus, perdue dans les méandres des réseaux sociaux, fera aussi bien que Steven Soderbergh.
« Oh Canada » de Paul Schrader
C’est peut-être le film le plus attendu de cette sélection 2024. Avec Uma Thurman et Richard Gere en tête d’affiche, on se dit que c’est déjà l’évènement dans l’évènement. « Oh Canada », qui est l’adaptation d’un livre de Russel Banks, raconte l’histoire d’un célèbre documentariste canadien, condamné par la maladie, qui accorde une ultime interview à l’un de ses anciens élèves, pour dire enfin toute la vérité sur ce qu’a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse…
« Limonov, la balade d’Eddie » de Kirill Serebrennikov
Après « La femme de Tchaïkovski », le cinéaste russe en exil s’intéresse à l’écrivain et dissident politique russe Edouard Limonov, incarné par Ben Whishaw dans une adaptation du roman d’Emmanuel Carrère.
« Parthenope » de Paolo Sorrentino
L’Italie sera représentée par Paolo Sorrentino, le réalisateur de « La Grande Belleza » mais aussi de « Youth ». Avec « Parthenope », il filme les amours impossibles d’une jeune femme, avec, comme décor, Naples, « ville qui ensorcèle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal » selon le synopsis.
« The girl with the Needle » de Magnus Von Horn
Une chose est certaine, on ne rigolera pas avec le nouveau film du réalisateur suédois Magnus Von Horn car il nous compte l’histoire de Dagmar Overbye qui a assassiné des dizaines de nourrissons à Copenhague dans les années 1910 et a été condamnée à la prison à vie.
« Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde » de Emanuel Parvu
Première participation en compétition à Cannes en tant que réalisateur. En revanche, Emanuel Parvu est également acteur notamment sous la direction de Cristian Mungiu dans « Baccalauréat », présenté au Festival de Cannes. « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde » est le troisième long métrage du réalisateur roumain Emanuel Parvu.
« La jeune femme à l’aiguille » de Magnus Von Horn
Retour en sélection officielle pour ce réalisateur à la double nationalité suédoise/polonaise où il présentait en 2020 « Sweat ». Pour rappel, l’édition 2020 du Festival n’a pas eu lieu sous la forme habituelle et ce, à cause de la Covid. Dès lors, on peut dire que Magnus Von Horn, avec son troisième long métrage, foulera le tapis rouge pour la première fois pour présenter son drame historique.
« La plus précieuse des marchandises » de Michel Hazanavicius
Après nous avoir surpris avec « The Artist », scotché avec « Coupez », Michel Hazanavicius va encore surprendre la croisette avec un film d’animation où l’on retrouvera la voix off de feu Jean-Louis Trintignant mais aussi Dominique Blanc et Bruno Podalydès. Jamais dans son histoire, le Festival de Cannes n’a attribué une Palme d’or à un film d’animation. « La plus précieuse des marchandises » sera une grande première ? Ce ne sera pas la première fois que le Festival de Cannes nous surprendra à travers son palmarès. Quentin Tarantino avait bien osé couronner Michael Moore avec « Fahrenheit 9/11 » un documentaire.
(c) Photo Palme d’or Valentina Claret/FDC
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