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Mai 15, 2024 | 2024, ACTUALITES, chroniqueur, Cinema, Cinémas, Festival de cannes, infos, Mai, Mois, News, Thibaut Demeyer

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« LE DEUXIEME ACTE » ON EN REDEMANDE

Le treizième film de Quentin Dupieux « Le deuxième acte » a fait ce mardi soir, l’ouverture du 77e Festival de Cannes. Une vitrine mondiale pour un film aux sujets pertinents. Thibaut Demeyer.

On ne peut pas l’affirmer mais il y a de grandes chances que « Le deuxième acte » soit le meilleur film de Quentin Dupieux, le réalisateur aux œuvres atypiques qui surprend à chaque fois les spectateurs. C’est certain, Quentin Dupieux, on aime ou on n’aime pas, mais on ne reste pas indifférent.

Après « Yannick » et « Daaaali ! », voici « Le deuxième acte » avec Vincent Lindon, Léa Seydoux, Louis Garrel et Raphaël Quenard, la vraie révélation de cette comédie à la fois déjantée et pertinente. Le pitch, aux allures classiques est le suivant : Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.

Quentin Dupieux – (c) Thibaut Demeyer

De prime à bord, on est persuadé que le réalisateur de « fumer fait tousser » va nous raconter une histoire d’amour usitée mais c’est mal connaître le cinéma de Quentin Dupieux. En effet, après seulement quelques minutes d’un plan séquence aux dialogues riches et parfois provocateur, on comprend que « Le deuxième acte » est un film dans un film où l’on ne distingue plus vraiment le vrai du faux, s’il s’agit d’une répétition ou la prise, le jeu ou la vraie vie avec ses coulisses de tournage façon la nuit américaine. Le tout saupoudré de surprises désopilantes. Mais il ne faut pas juger trop vite car le film prend de l’épaisseur au fur et à mesure des minutes qui passent – oui, les œuvres de Quentin Dupieux ne dépassent pas en général les 1h20 et donc, chaque minute compte – grâce à des sujets pertinents. Le réalisateur pointant du doigt, et non sans humour, les problèmes liés au 7e art et qui doivent certainement toucher Quentin Dupieux. « Le deuxième acte » parle donc de la désaffection des salles, l’égo surdimensionné des stars, du politiquement correct dans nos propos, le mouvement #Me Too, dont Cannes n’arrête pas de parler depuis l’ouverture, du rêve hollywoodien des acteurs français mais aussi de l’arrivée et le danger de l’intelligence artificielle qui fait peur aux artistes pour différentes raisons.

Léa Seydoux et Louis Garrel – (c) Thibaut Demeyer

Comme à son habitude, Quentin Dupieux dit ce qu’il pense, ce qui lui fait peur mais de façon intelligente, subtile et avec humour, faisant alors souvent passer un excellent moment aux spectateurs friands de second degré et à l’esprit large.

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