La Voie de la Liberté, en province de Luxembourg, est l’un de nos joyeux nationaux et internationaux, à l’échelle mondiale.
Une série de bornes blanches, rouges et bleues relient la plage de Utah Beach et le village de Sainte Mère l’Église, en Normandie, à Bastogne, en Belgique, et elle commémore la Victoire des Forces Alliées contre l’Allemagne nazie, ses alliés d’Europe de l’Est, et l’Italie fasciste.

Comme vous le savez, Sainte Mère l’Église est ce petit village où les Allemands ont tiré les parachutistes américains comme des lapins pendant qu’ils étaient en l’air, le soir du 5 juin 1944.

De là, la Voie de la Liberté croise le premier Blockaus allemand détruit par les soldats débarqués à Utah Beach, puis elle suit son parcours jusqu’à la frontière luxembourgeoise.

De la frontière luxembourgeoise, au Rosenberg, près d’Arlon, la Voie de la Liberté poursuit sa route vers Arlon, libérée par la Task Force Stryker, et mène à Bastogne, libérée par le Général Patton le 10 septembre 1944.
Cette Voie de la Liberté fut tracée à l’initiative d’un Français, le Colonel Guy de la Vasselais, représentant français auprès de la 3ème Armée de ce même Général Patton, qui avait reçu l’ordre de créer un monument dédié à la Libération de la France.


Le sculpteur Victor Cogné sera le dessinateur de la borne, originellement en ciment rose pour 1 mètre de haut, mais les accidents de la route, les déplacements de terrain, les travaux de construction d’autoroute, les vols de collectionneurs, et c… en changeront l’aspect final.

Beaucoup de bornes seront remplacées par des copies, sauf dans ce merveilleux pays qu’est ma Belgique, où elles sont encore toutes originales 🙂
En 1946, la première borne est posée à mi -chemin entre entre les deux extrémités de la ligne, à Saint Symphorien Le Château, dont le Colonel de la Vasselais était le bourgmestre.
Les bornes milliaires, puisque placées à chaque kilomètre comme l’étaient celles des Romains, sont peintes en blanc, couleur de la paix.
Leur couronnement arrondi porte les étoiles blanches sur le fond bleu et les rectangles rouges du drapeau des États-Unis d’Amérique, ainsi que le numéro du kilomètre qu’elles marquent.
Au milieu, un encart bleu, comme la mer, enfin avant le Débarquement, porte le nom du chemin que les bornes tracent :”Voie de la Liberté”, écrit avec le blanc de la Paix.
Juste en-dessous s’élève la flamme de la Liberté, rouge comme le sang de tous ceux, civils, soldats, résistants, enfants, qui se sont sacrifiés ou qui sont morts pour elle, comme la flamme de la Statue de la Liberté, à New-York.

La main qui tient le flambeau est cachée sous les eaux, et ce flambeau est noir comme le deuil des victimes qui ont perdu la vie dans ce combat, surgit des flots bleus de la mer, d’où vinrent les forces venues renverser la vapeur en Afrique du Nord, en Méditerranée, en Scandinavie, dans l’Océan Atlantique, dans le Pacifique et en Mer du Nord.
L’image est saisissante, comme celle d’une personne occupée à se noyer et qui, tandis qu’elle coule, continue de brandir la flamme de l’Espoir plutôt que de la lâcher et d’appeler à l’aide, acceptant son sort avec courage car elle sait que son sacrifice sert une juste cause.
De nos jours, les politiques parlent de plus en plus d’envoyer des jeunes combattre à l’Est, alors qu’ils sont incapables d’acheter des tanks qui roulent, des hangars pour leurs avions, ou d’entraîner des pilotes.

Remarquez, c’est normal, l’argent ainsi récupéré n’est pas perdu pour tout le monde, et ce ne sont certainement pas eux ni leurs enfants qui iront, avec des véhicules qui ne roulent pas et du matériel décrépi, moisir dans des tranchées en attendant l’obus qui les détruira.
Deux Guerres Mondiales nous ont déjà montré comment le gouvernement précipitait les citoyens dans la guerre, les bombardements et les rationnements, pour s’enfuir, lui, manger du steak et boire du porto à l’abri des bombes pendant ce temps-là.

Deux Guerres Mondiales nous ont aussi montré que la victoire n’était jamais le fait du gouvernement, mais que le paiement de pensions méritées aux invalides, aux anciens prisonniers, aux déportés, aux veuves et aux orpehlins passait longtemps après le besoin de faire reconstruire leurs propres villas.
Ce n’est pas pour rien que les anciens combattants belges, après chacune des deux dernières Guerres Mondiales, ont dû attendre pendant parfois plus de deux ans, tout en devant assurer leur survie et celle de leurs familles, avant de marcher sur le Palais Royal pour qu’on les écoute un peu, et obtenir des pensions réduites.
Comme on le disait en 1918, c’est la dernière guerre de toutes les guerres, la “der des der”, et comme on le disait en 1945 “plus jamais ça !”… tu parles…certains ont la mémoire qui flanche et les idées courtes.
Sur le manche de ce flambeau de lumière, d’espoir et de paix, on observe un “a” majuscule blanc sur un fond bleu, qui rappelle l’emblème de la 3ème Armée du Général Patton.

Curieusement, ce motif évoque aussi celui de la 82ème Division d’Infanterie aéroportée US, dont les parachutistes américains furent les premiers à toucher le sol de la Normandie en préparation du Jour J, le 6 juin 1944.


Les éclaireurs des divisions aéroportées US devaient trouver et baliser des sites de parachutages en terrain ennemi, et ils les balisaient au moyen de lampes ou de flambeaux, afin que les aviateurs puissent voir où ils jetaient leurs cargaisons.
Leur emblème, d’ailleurs, représentait un flambeau dans la nuit.

Les 1145 kilomètres, et donc autant de bornes, de la Voie de la Liberté sont posés jusqu’à ce que la borne finale, celle de Bastogne, soit posée en 1947 : deux ans pour des travaux internationaux sur près de 1200 kilomètres… alors que nos politiques sont incapables de faire construire une gare pour un train en moins de vingt ans…

En 1945, les Français prélèvent un peu de terre dans chacun des cimetières américains longés par la Voie de la Liberté.
Cette terre est placée dans une nouvelle borne, semblable aux autres, qui sera placée à Paris, à l’Hôtel de Invalides, dans l’église Saint Louis.

Deux autres bornes, gravées aux noms d’Avranches et de Le Havre, ornent l’entrée du Patton Park, à Hamilton, Massachusetts, Aux États-Unis.
Étant données les circonstances actuelles, il serait sans doute intéressant de célébrer cette Voie de la Liberté qui commémore aussi la fin de cinq années de souffrances, de morts et de privations pour nos pays et, surtout, pour nos enfants.
Ce serait un beau projet pour le tourisme en notre province…
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