« IRIS ET LES HOMMES »
Découverte par le grand public grâce à la série « Dix pour cent », Laure Calamy s’est depuis installée confortablement dans le paysage cinématographique français. Thibaut Demeyer.
Dans « Iris et les hommes » de Caroline Vignal, elle incarne une mère de famille aux apparences heureuses. En réalité, sa vie n’est pas des plus réjouissantes entre son cabinet dentaire et son ostéopathe, il ne se passe pas grand-chose. Pour son mari, présent uniquement physiquement, son monde se résume à son travail et ses filles. Leur vie intime est enterrée depuis quelques années. Iris est au bord de la dépression, un vide sidéral l’entoure. Lors d’une réunion de parents, une oreille indiscrète lui redonne espoir en lui conseillant de s’inscrire sur un site de rencontres pour personnes mariées. L’aventure commence pour Iris.
D’entrée de jeu, on est séduit par la scène chez l’ostéopathe qui est bien filmée, bien montée, aux dialogues minimalistes donnant déjà un avant-goût de ce que vit le personnage principal en l’occurrence Iris, alias Laure Calamy. Pendant les trente premières minutes du film, les scènes sont souvent jubilatoires, rythmées et même par moment pertinentes. La réalisatrice sachant placer au bon moment les messages qu’elle souhaite délivrer et ce tout en finesse. Comprendrons celles et ceux qui le voudront. Mais lorsqu’Iris se met à enchainer les rencontres extraconjugales, le film s’essouffle, semble tourner en rond et n’évite malheureusement pas certains clichés. L’héroïne perd de sa pétillance pour se retrouver dans une situation qui finit par la dépasser. Caroline Vignal embraye alors vers le côté dramatique mais sans véritable conviction. On devrait craindre que le couple Laure Calamy-Vincent Elbaz ne prenne l’eau. Mais non. Le côté dramatique de l’œuvre n’est pas assez fouillé, trop léger pour que la mayonnaise prenne. Dès lors, on se retrouve face à une simple comédie aux côtés dramatiques édulcorés avec des ingrédients classiques. Fort heureusement, Laure Calamy maintient le bateau à flot grâce à son côté clownesque et son interprétation convaincante.
« Iris et les hommes » est dès lors une comédie dramatique sympathique et non révolutionnaire comme pourrait laisser croire le pitch.
(c) Photos : JULIEN PANIE – CHAPKA FILMS – LA FILMERIE – FRANCE 3 CINEMA
0 commentaires