Le décrotteur arpente les rues européennes et américaines depuis le XVIème siècle au moins. Depuis ces époques lointaines, et cela, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le cheval représentait le principal moyen de locomotion des classes aisées et de certaines unités militaires.
Cet homme se baladait en rue avec une petite boîte et, parfois, un petit siège, afin de nettoyer les chaussures et le bas des vêtements des clients qui le demandaient.
Les rues étant très rarement pavées, et les trottoirs, inexistant, les piétons pataugeaient dans un mélange d’excréments humains, de crottins,de boue, d’eau de pluie et d’autres immondices. L’expression usuelle de marcher dans la m…. qui porte chance vient de là, puisque c’était signe d’argent pour le décrotteur.
Jusqu’à la fin des années 1990, les chasseurs et autres ouvreurs, qui tenaient la porte d’entrée des grands hôtels et autres restaurants, avaient pour premier réflexe de regarder les chaussures, afin de se faire une idée rapide du niveau de richesse du nouvel arrivant qui demandait à pénétrer dans le bâtiment dont ils avaient la garde.
Qui, parmi mes chers lecteurs, pourrait prétendre ne pas avoir passé la première journée avec ses nouvelles chaussures, à les regarder et à les frotter tout le temps pour vérifier qu’elles soient propres ? Tous et toutes, nous avons au moins une fois, en sentant une odeur désagréable dans une salle où nous nous tenions, vérifié la semelle de nos chaussures, en redoutant d’y découvrir l’un de ces crottes de chien énorme, gluante et nauséabonde.
Le deuxième point que le chasseur inspectait était la blancheur des ongles et des mains, mais, de cela, nous reparlerons plus tard. L’entrée dans les hôtels particuliers et dans les bâtiments publics pouvant être refusée sur le prétexte que les chaussures et les vêtements sont crottés, le client se retrouvait donc sur la sellette, au vu et au su de tous, à se faire nettoyer les chaussures par le décrotteur. De là vient l’expression “être sur la sellette”.
De même, en l’absence de nos produits modernes qui hydrofugent les chaussures, les chaussures d’antan devaient être graissées ou cirées, avec de la graisse d’animal ou de la cire d’abeille, pour les riches, et teintées, afin de les protéger. De cela vient l’expression “cirer les pompes”, car les pompes désignaient les habits et chaussures d’apparat ou de sortie qu’il fallait garder au propre et au sec. Le meilleur moyen de fidéliser un client était donc bien de bien lui “cirer les bottes”. L’expression “frotter la manche” vient de cette profession aussi, puisque le décrotteur s’occupait également des vêtements, et de frotter les manches.
Cette expérience faisait également les pieds du client, comme cela se dit encore, car faire les pieds était un passage obligé si on voulait se voir ouvrir certaines portes…
Dans les grandes villes, on aperçoit encoe un petit décrotteur sir le bas du piédroit des portes, ce petit trou que ferme un anneau de métal, afin que les visiteurs y entrent le pied et grattent la crotte de sous leur talon ou de leur semelle.
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