Les Pandours au service de l’Autriche sont les ancêtres des Chasseurs Ardennais.
Même si les effectifs qui formèrent les Chasseurs Ardennais furent principalement tirés du 10ème Régiment d’Infanterie de Ligne, qui était caserné à Arlon, le concept remonte à la période autrichienne dans notre Luxembourg belge et dans le Luxembourg luxembourgeois.
En 1913, le ministre de la Guerre belge, Charles de Broqueville désirait déjà revoir le principe de la défense de la frontière belge avec l’empire germanique, notamment en recrutant les défenseurs de cette région au sein des villages qui s’y trouvaient. Ces hommes, chasseurs, ouvriers, employés ou paysans, connaissaient leur territoire mieux que n’importe qui d’autre, et ils avaient d’autant plus de raisons de vouloir en empêcher l’occupation prolongée.
En 1914, la traversée que les forces prussiennes de Guillaume II réalisèrent à travers les Ardennes, pour attaquer la France, démontra bien la nécessité de créer un nouveau type de troupes frontalières et territoriales. Pendant l’après-guerre, de nombreuses réflexions menèrent à la formation d’une troupe de fantassins légers frontaliers, disposant de leur cavalerie et de leur artillerie propres : les Chasseurs Ardennais.
Le modèle qui servit de base à l’élaboration de ces nouvelles unités est un héritage direct de notre histoire de Belgique, et remonte à la période des Pays-Bas autrichiens. Cette période, dorée pour nos provinces, s’étale entre 1713 et 1789, puis entre 1790 et 1792, et après la Révolution Brabançonne et l’existence temporaire des États – Belgiques – Unis, de 1793 à 1795.
Comme vous le savez, le Saint Empire Romain Germanique, dont le coeur vivait à Vienne, en Autriche, devait défendre ses frontières communes avec l’Empire Ottoman, basé à Istanbul, qui régnait sur une grande partie de la Turquie et des Balkans.
La défense en profondeur de ces zones montagneuses, les Balkans, reposait sur des troupes irrégulières de bergers et de chasseurs, qui menaient des actions de guérilla en cas d’attaque. Les hommes qui formaient ces unités de combat s’appelaient les Pandours, mot issu du Hongrois, puis du Serbe et du Croate, qui signifie à la fois “Faire peur”, “Protéger” et “Suivre un drapeau”. Ces guerriers portaient un sabre, deux couteaux, deux pistolets, un fusil, et ils opéraient en petits groupes isolés pendant de longues périodes contre des forces ennemies très supérieures en nombre.
Ce type de soldats était connu dans notre province, notamment pour l’avoir ravagée en 1636, et donné son nom à la Corne du Bois des Pendus, sur la N4, lorsqu’ils y massacrèrent les habitants du village de Parette en 1636.
Avec le temps, les Pandours sont devenus des Grenzers, lorsque l’Empire d’Autriche tenta de changer ses unités irrégulières en régiments qui opéraient en ligne et à découvert, vers 1790, tout en leur laissant leurs composantes à cheval, mais en leur adjoignant des pièces d’artillerie légère.
Comme vous le savez, les Grenzers sont des “Frontaliers”, c’est la traduction de leur nom allemand en Français, et ils n’étaient pas tenus en haute estime par leurs souverains. Un autre souverain, qui, lui, s’y connaissait en soldats et en victoires, les considéraient comme les meilleures et les plus dangereuses troupes de l’empire autrichien. Vous avez compris que cet homme n’était autre que l’Empereur, Napoléon Ier, qui disposait, lui-même, de certaines compétences militaires également.
Nos Chasseurs Ardennais portent d’ailleurs le même bonnet que portaient leurs ancêtres hongro-serbo-croates, la tarte du berger, qui sert aussi bien à se chauffer les pieds la nuit qu’à puiser de l’eau pour y boire quand on a soif.
Comme leurs ancêtres, nos Chasseurs Ardennaiens furent organisés en régiments, puis en divisions, dotées de leur cavalerie et de leur artillerie propres, jusqu’à ce que l’après-guerre et les gouvernements suivants décident de procéder au désarmement et au licenciement de la majeure partie de nos troupes.
Comme leurs ancêtres Pandours, les Chasseurs Ardennais on gravé plusieurs pages de l’histoire européenne, méritant leur réputation de bravoure et d’audace, puisque que, comme les anciens, ils résistent et ils mordent 🙂
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