Les Quilleurs des Ardennes pratiquent le jeu de quilles. Le jeu de quilles existe sans doute depuis que nos ancêtres les singes lançaient des bouts de bois sur d’autres bouts de bois, afin de passer leur temps entre petits singes.
Celui qui se jouait, et qui se joue encore, en Gaume et en Ardennes depuis 1369, repose sur la nécessité de toucher une quille plus importante, appelée « la dame », placée au centre d’un quillier. Deux autres quilles, appelées « les valets », la protègent celle-ci en se plaçant devant elle, comme les gardiens d’une porte. Six autres quilles, disposées en triangle devant et derrière la dame, viennent compléter le set de neufs cibles que les joueurs doivent atteindre. au moyen de deux boules.
Les parties se jouaient en individuel, par équipes de deux ou de plus que cela, et toujours pour de l’argent, mais à quelques centimes de francs pour une quille tombée.
Il n’y avait pas de piste, on choisissait un espace plat à proximité de l’église, de la kermesse ou du café, et on y jouait avant ou après les séances hebdomadaires dans ces trois lieux conviviaux.
Avec le temps, les endroits choisis pour jouer devinrent plus localisés et équipés, ce qui mena à la construction de pistes en bois, dotées de fosses pour la récupération des boules en fin de course. Ce jeu d’extérieur ne pouvant se jouer en extérieur pendant les hivers, les cafés les accueilirent dans les locaux. La piste se compliqua avec le développement d’angles qui obligeaient les joueurs à donner des effets à leurs boules pour toucher les quilles.
Les enfants pouvaient parfois se faire un peu d’argent en travaillant comme « planteur », celui qui redresse les quilles tombées entre les coups, et qui occupait un petit réduit à côté de la piste, afin de ne pas recevoir de boule sur la tête. Après chaque partie, ce planteur retournait les boules, qui différaient en taille selon les goûts des joueurs, en utilisant une petite rigole de bois.
Les émigrants européens l’emmenèrent dans leurs sacs sur le Nouveau Continent dès 1623, et ceux-ci simplifièrent les choses pour pouvoir jouer entre deux attaques d’Indiens, de hors-la-loi, d’éleveurs de bétail, de fermiers ou des Rapetous.
Les 6 ou 10 quilles du bowling furent placées en triangle, ce qui allait plus vite pour les replacer, et les boules furent percées de trois trous, afin d’y placer les doigts pour éviter qu’elles ne tombent sur les pieds des joueurs : le bowling était né.
Comme toujours avec les Américains, les détails devinrent importants, et des souliers spéciaux devinrent nécessaires : la semelle gauche est en cuir pour glisser, la droite en caoutchouc pour freiner.
Le jeu de quilles du Pays d’Arlon variait en ceci que la piste utilisée était bombée dans le sens de sa longueur, ce qui rendait la trajectoire de la boule sur la piste de bois encore plus difficile à conserver. Le jeu se jouait en 50 lancés : 25 « en plein », pour faucher certaines quilles, et en redressant celles qui n’auraient pas dû tomber après chaque coup, et 25 « en déblayage », qui visaient à faire tomber toutes les autres.
Le jeu de quilles Saint Gall, dit à l’alsacienne, était encore plus vicieux car la piste comportait une montée et le joueur devait réaliser 17 lancés extrêmement spécifiques sur certaines quilles.
Notre province de Luxembourg compte toujours ses amateurs de ce sport ancestral, la FÉDÉRATION DES QUILLEURS ARDENNES ET GAUME & FRANCOPHONES DE BELGIQUE asbl, qui dispose de plusieurs divisions et organise plusieurs tournois par an, pour tous et pour toutes, adultes ou enfants. Vous pouvez en visiter le site en cliquant sur ce lien : Actualités (fede-quilles-fqagfb.net)
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