“LES RITALS” A DIFFERDANGE > Luxembourg

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BRUNO PUTZULU DANS “LES RITALS” A DIFFERDANGE

Bruno Putzulu, césarisé en 1998 pour « Petits désordres amoureux » d’Olivier Péray, a une actualité chargée. Deux longs métrages se retrouveront bientôt à l’affiche dont la comédie « Envol » de Frédéric Cerulli le 27 avril 2022, un coffret trois CD hommage à Johnny Hallyday déjà disponible et une pièce de théâtre intitulée « Les Ritals » qu’il viendra présenter le 18 mai 2022 à l’ancien hôtel de ville à Differdange. Rencontre avec ce comédien qui a cette particularité de passer avec aisance d’un registre à l’autre.  Thibaut Demeyer.

Légende photo : Bruno Putzulu dans “Les Ritals”

(c) D.R.

TD : Bruno, pourquoi avoir eu envie d’adapter au théâtre et de jouer « Les Ritals » ?

Bruno Putzulu : Parce que c’est le plus beau roman sur l’enfance. Sur la relation d’un enfant avec son père, sa mère, ses copains et puis cela ressemblait à mon histoire, c’est-à-dire une mère française et un père immigré italien. J’ai été d’autant plus touché par le texte que je venais de perdre mon papa. Et puis, l’enfance, ça parle à tout le monde. François Cavanna décrit, comme personne, la façon dont, tout petit garçon, il met sa petite main d’enfant dans celle de son père et sent que ses mains sont usées, pleines de crevasses parce que son père était maçon. Mais il est heureux de voir son père fier de lui, disant aux collègues que son fils est premier au catéchisme et premier de la classe. C’est un texte qui est touchant et en même temps, le public se marre énormément.

TD : « Les Ritals » c’est aussi une histoire de famille puisque la mise en scène est signée Mario, ton frère.

Bruno Putzulu : Effectivement. C’est la première fois qu’il me met en scène. Après avoir adapté le roman pour le théâtre et je lui ai demandé de faire la mise en scène. Je pense que c’était la bonne personne. Vu le succès de la pièce, je crois que l’on a bien fait. (rires)

TD : En tant que fils d’immigré, as-tu dans ton enfance ou adolescence souffert de racisme ?

Bruno Putzulu : Le racisme envers nous était déjà passé mais je me souviens quand même du facteur qui appelait ma mère « l’étrangère », ce qui est une forme de racisme même s’il le disait en rigolant. Mon frère Mario, qui a aujourd’hui 69 ans, se souvient que sa première bagarre à l’école, c’était à cause du racisme.

TD : Ton actualité, c’est aussi la série « Ici tout commence » (diffusé sur TF1 et RTBF) où tu interprètes le personnage de Guillaume Devaut.

Bruno Putzulu : Guillaume Devaut est le proviseur adjoint d’une grande école de cuisine où les élèves y entrent pour trois années afin de devenir des grands chefs. Je dois donc gérer à la fois les stocks mais aussi les problèmes entre élèves. Il m’arrive aussi d’avoir des problèmes. Le pauvre Guillaume Devaut en voit des vertes et des pas mûres (rires).

Je suis très content de faire cette série car c’est la première fois que j’ai un rôle récurrent dans une série. En plus, cela me donne la possibilité de jouer en même temps au théâtre. Il faut dire que pour un comédien, c’est une grande discipline de jouer dans une série car cela demande beaucoup de travail. Contrairement au cinéma, on ne connait pas le destin de son personnage.

TD : Justement, ce n’est pas trop déstabilisant ?

Bruno Putzulu : Non, parce que c’est le propre du comédien de s’adapter. C’est aussi tout le charme d’une série parce qu’on ne sait pas à l’avance ce qui va arriver. Il y a plein de choses qui interfère et pas seulement l’histoire. S’il y a des comédiens qui quittent la série, il y aura un changement dans l’écriture. C’est donc au comédien de s’adapter.

TD : Penses-tu, qu’aujourd’hui, pour qu’un comédien puisse exister, le passage à la télé est quasiment obligatoire ?

Bruno Putzulu : Personnellement, je ne pense pas stratégie. On nous donne quelque chose à lire, que ce soit télé, cinéma ou théâtre. On lit, on aime ou pas. Moi je suis très heureux de voir la carrière de Jean Dujardin alors qu’il était au départ à la télé. Quand un comédien entend « action », que ce soit dans une série ou un film au cinéma, il ne se règle pas pour jouer à la télé ou au cinéma. Il joue, peu importe le canal de diffusion.

(c) Nouveautés télé

TD : Quel regard portes-tu sur l’avenir du cinéma avec toutes ces plateformes ?

Bruno Putzulu : Il est évident que toutes ces plateformes pénalisent le cinéma. Ce qui me désole, c’est de voir que cela suffit à la jeune génération de regarder des films sur leurs téléphones, tablettes etc. Je trouve cela terrible pour le cinéma parce que je crois encore que, quand on va voir un film, il y a une forme de recueillement, on entre dans une salle. Or, à la maison, on ne voit pas un film de la même manière à cause d’un tas de distractions qu’il n’y a pas au cinéma. Mais ce n’est pas Netflix qui est coupable, je pense que c’est tout simplement un affaiblissement général de la pensée. Toutefois, sans Netflix, il y a des films qui n’auraient jamais existés comme celui de Martin Scorsese « The Irishman ».

TD : As-tu déjà pensé à réaliser ?

Bruno Putzulu : J’ai eu parfois envie sur des projets précis. Mais quand je vois le temps que cela prend au réalisateur pour quelques fois avoir des fiches de lecture sur leur film, qu’on leur dise « oui », « peut-être » ou alors « il faut changer ceci ou cela » et puis les années passent et puis qu’au final cela ne se fait pas ou ce fait mais 5 ans se sont passés, là, je dis non. La vie est trop courte. Mais j’admire ceux qui ont cette passion-là. D’autant plus que je suis d’accord avec Jean-Luc Godard qui dit qu’un scénario s’écrit au montage. C’est comme cela que j’aimerais écrire un scénario. Mais dans ce cas, il n’y aura pas de financier qui s’intéresseront au film.  

(c) DR Johnny Hallyday et Bruno Putzulu – Une belle amitié

TD : Tu étais très proche de Johnny Hallyday. Penses-tu, un jour, lui rendre hommage ?

Bruno Putzulu : C’est fait à travers un roman écrit par un fan qui n’a jamais rencontré Johnny. Il m’a contacté un jour pour me demander si je voulais bien faire un enregistrement audio de son roman. Au départ, j’ai refusé comme j’ai toujours refusé de témoigner sur Johnny dans des émissions ou documentaires. Puis, je lis le roman fiction, qui s’intitule « La Balade de Johnny », et là, je suis complètement bouleversé parce que je retrouve mille fois plus de Johnny que dans tout ce que j’ai pu voir à la télé au travers des documentaires ou autres. J’ai alors appelé David Rautureau, l’auteur, pour lui dire que j’étais d’accord. J’ai donc enregistré cette balade et j’y ai ajouté quelque chose que personne n’avait jamais entendu à savoir quelques messages que Johnny m’avait laissé sur mon répondeur et que j’avais gardé. Il s’agit de messages simples, tendres, déconnants qui représentent plus une amitié que des mots. Dans ce coffret, il y a la lecture du roman, l’entretien et les messages de Johnny. Pour moi, c’est un magnifique hommage à Johnny.

(c) DR

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